A Zagreb, en Croatie, EV Clinic répare les voitures, en particulier les modèles hybrides et électriques. Des vidéos sont parfois mises en ligne sur la chaîne Youtube associée. Notamment quand l’équipe décèle des faiblesses sur les véhicules ou suspecte des choix effectués par les constructeurs qui pourraient relever de l’obsolescence programmée.
Mercedes EQV
Chez EV Clinic, on ne fait pas dans la demi-mesure au niveau de la communication. En février 2023, c’est Mercedes qui en fait les frais : « Chaque Mercedes diesel, essence, électrique, hybride depuis 2001 a été produite avec des défauts programmés, à la fois mécaniques et électroniques ». Sauf qu’avec l’électrique, le montant de la facture pour effectuer la réparation passerait de 4 à 5 chiffres avant la virgule.
Selon l’équipe de Zagreb, 3 utilisateurs de VE étoilés ont récemment connu une mésaventure similaire. Lors d’un impact relativement mineur sur la route, insuffisant par exemple pour déclencher les airbags, les véhicules ont perdu de la puissance et la batterie de traction s’est désactivée. D’après EV Clinic, le constructeur aurait programmé leur système pour imposer le changement du pack lithium-ion, facturable par exemple 75 000 euros dans le cas du Mercedes EQV.
Impossible de supprimer l’anomalie : « Ils ont créé un code d’erreur pour eux-mêmes que même eux ne peuvent pas supprimer avec les outils d’accès des développeurs ». Ce comportement serait commun avec les EQC, EQB, EQA, eSprinter, sans compter les hybrides a priori également concernés. À noter que les Smart semblent soumises aussi à un problème insoluble de blocage soudain du BMS.
Craintes
Qu’est-ce qui permet à EV Clinic de pointer Mercedes pour responsable ? La très grande similarité de la batterie avec les packs utilisés par Stellantis pour, par exemple, les Opel Vivaro-e et Citroën ë-Jumpy. Les composants proviennent des mêmes fournisseurs, et pourtant le problème de désactivation de la batterie serait spécifique aux modèles de Mercedes. La vraie différence, c’est la partie logicielle, le constructeur développant la sienne en interne.
L’équipe croate craint alors 2 choses. Tout d’abord que les pannes ainsi générées servent les détracteurs de l’électromobilité pour dénoncer une (fausse) mauvaise fiabilité des VE. Et ensuite que les assureurs qui auront à régler certaines de ces factures augmentent de façon importante les polices d’assurance, au détriment des automobilistes.
EV Clinic prévient de manière abrupte : « Il est recommandé d’éviter absolument toutes les séries et modèles de motorisations MB, car bientôt plus personne ne pourra vous aider ». Et pour démotiver ceux qui ne prendraient pas son message au sérieux, le réparateur indique « augmenter de 400 % » le prix de ses interventions sur les véhicules de la marque.
Tesla
L’entreprise de Zagreb intervient beaucoup aussi sur des Tesla. À partir de son expérience, elle assure que le groupe motopropulseur d’une Model S, par exemple, ne peut pas être sollicité plus de 250 000 à 300 000 km sans procéder au changement de l’huile de la partie transmission, impliquant également un nettoyage des pièces et le changement de roulements à billes.
Trois signes avant-coureurs se succèdent et/ou se complètent : apparition de bruit au roulage, vibrations, et échauffement des fluides.
Toutefois, EV Clinic est bien moins critique envers le constructeur américain. Et notamment concernant la grande berline : « Le seul véhicule sans une seule panne programmée et, à notre avis, le meilleur système d’entraînement au monde ». Et en cas de pépin, « il est possible de réparer absolument tous les défauts jusqu’à 20 fois moins cher que sur n’importe quel autre VE ». Pourquoi ? « Parce que le véhicule est un ordinateur portable avec ses propres diagnostics intégrés ».
Nissan Leaf
Autre constructeur que EV Clinic pointe pour avoir « fait du tort à la communauté automobile des véhicules électriques » : Nissan. Il serait la cause de différentes mauvaises images associées aux VE. Par exemple que la batterie coûte cher et qu’elle ne peut pas être réparée.
L’entreprise croate assure, au sujet de la Nissan Leaf : « Seule leur batterie est impossible à réparer, seule leur batterie s’effondre à 100 000 km, seule leur batterie est plus chère que l’ensemble du véhicule ». Le problème majeur décelé sur ce modèle concerne le refroidissement de la batterie.
Magnanime, EV Clinic pardonne la marque pour l’absence d’un système efficace de gestion de la température sur la première génération de la Leaf. Mais pas pour la suivante : « Ce n’était pas une technologie inexistante […] Ils ont été capables d’acheminer des tuyaux d’antigel pour refroidir l’OBC, ce qui signifie qu’ils pourraient également aller dans la batterie ».
Le réparateur croate accuse le constructeur japonais de profiter de la crédulité des électromobilistes utilisateurs de Leaf. Comment ? En imposant le règlement de coûteuses factures avant de procéder au remplacement sous garantie de la batterie. Ainsi en changeant le chargeur qui n’est pas responsable des pannes. En comptant la démarche de diagnostic, on en arriverait à des sommes de l’ordre de 8 000 euros.
Renault Zoé
La Renault Zoé n’échappe pas aux investigations d’EV Clinic. En cause, une abondance de pannes similaires en 5 jours en décembre 2022, avec un message demandant de ne plus recharger le véhicule. C’est à nouveau une histoire de logiciel. Celui qui permet au Losange de bloquer à distance la recharge si la location spécifique au pack n’est pas à jour.
Le réparateur admet que des personnes malhonnêtes ont pu vendre à l’exportation la polyvalente électrique sans racheter la batterie. Sauf que pour un grand nombre d’exemplaires concernés par le phénomène, l’échéancier était à jour : « Il existe un soupçon fondé que Renault connaît une faille de sécurité sur le serveur et qu’une commande de désactivation non autorisée a été envoyée » à ces Zoé.
Pavés dans la mare
En lançant de tels pavés dans la mare, EV Clinic cherche à faire réagir les constructeurs concernés afin d’aller vers une mobilité plus durable. Le réparateur croate n’y va pas avec le dos de la cuillère. Dites-nous dans les commentaires ce que vous pensez de ses prises de position.
Author: Deborah Meyer
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